Zemmour: polémiques, candidature et meetings

Zemmour: polémiques, candidature et meetings

Au centre des médias depuis quelques mois, l’ancien éditorialiste Eric Zemmour a annoncé officiellement ce 30 novembre sa candidature à l’élection présidentielle 2022 sur les réseaux sociaux. Retour sur un début de campagne plus que mouvementé.

Une candidature vivement critiquée

Après plusieurs mois de rumeurs quant à la potentielle candidature d’Eric Zemmour aux élections présidentielles, ce dernier l’a officialisé, le 30 novembre dernier, par une vidéo d’une dizaine de minutes postée sur YouTube. Cette vidéo a soulevé une véritable polémique dans la mesure où, selon la rubrique Les Décodeurs du journal Le Monde, 39 % de la vidéo est composée d’extraits « volés ». Au programme : œuvres cinématographiques dont le film Jeanne D’Arc de Luc Besson mais également des téléfilms, des images de journalistes, célébrités, plateaux télés et extraits musicaux. Yann Barthès , animateur de l’émission du journal Quotidien a personnellement réagi sur les réseaux sociaux après l’utilisation de son image sans en avoir les droits.

Le premier meeting…

La suite logique de cette candidature est évidemment la campagne présidentielle qui l’accompagne. Et qui dit campagne dit meetings.

Ce dimanche 5 décembre a donc eu lieu le premier meeting inaugurant le début de campagne du candidat d’extrême-droite. Prévu initialement à la Villette au Zénith de Paris dans le XIXème arrondissement, il a finalement été organisé à Villepinte en Seine-Saint-Denis. L’objectif étant d’éviter les manifestations prévues à Paris et donc d’assurer la sécurité du meeting.

A la suite de l’annonce de candidature, la Confédération Générale du Travail (CGT), Solidaires Paris et la Jeune Garde antifasciste avaient, en effet, lancé un appel à manifester afin de « faire taire Zemmour » .

Alors que le meeting n’avait pas encore débuté, des journalistes de Quotidien ont été hués par des partisans du candidat. On entend notamment sur les vidéos filmées par le média Brut « Tout le monde déteste Quotidien ». Afin d’assurer leur sécurité, les journalistes ont donc été exfiltrés du meeting. Un événement qui s’annonce alors fort en rebondissements.

Par ailleurs, Zemmour a profité de l’occasion pour divulguer le nom de son propre parti : Reconquête, en référence à sa volonté de « restaurer la grandeur de la France » et de la reconquérir. Son slogan est : « Impossible n’est pas français ».

… et ses dérives

Le candidat tant attendu par ses partisans fait alors son entrée dans la salle. Alors qu’il s’apprête à monter sur scène, il est agressé par un homme dans la foule avant d’être écarté par les membres de la sécurité.

L’équipe du candidat a annoncé, à la suite du meeting, qu’Eric Zemmour aurait bel et bien été blessé durant cette agression notamment au poignet.

Mais c’est surtout la violence des affrontements entre des militants de l’association SOS Racisme et des partisans du candidat qui enflamme les médias. Après seulement quelques minutes, des membres de l’association se seraient levés arborant sur leur tee-shirt le message : « Non au racisme ». Plusieurs militants auraient alors été blessés et auraient notamment été la cible de plusieurs jets de chaises. Raison pour laquelle, ils ont été évacués du meeting. Une action qui divise dans la sphère politique, certains la qualifiant de « provocation » inutile, en particulier chez le Rassemblement National ou Les Républicains. A contrario, la gauche et plus particulièrement Anne Hidalgo, candidate du Parti Socialiste à la Présidentielle ou encore le sénateur socialiste de Paris, David Assouline, dénoncent quant à eux une violence insupportable et invitent à sanctionner les agresseurs.

Des journalistes de Médiapart ont également , dans ce rassemblement « reçu une gifle et un coup de poing » écrit le média Quotidien sur leur compte Instagram.

Discours et Programme

Malgré un meeting mouvementé à l’arrière de la salle, Eric Zemmour n’a pas caché ses ambitions pour cette campagne ni pour sa potentielle élection.

En tête des objectifs de sa politique : « Immigration zéro ». Il a notamment évoqué sa volonté de « stopper les flux [migratoires] » dès les premières semaines de son potentiel mandat,  accompagné d’une limitation de l’accord du droit d’asile « à une poignée de personnes chaque année ».

Par ailleurs, il a commencé son discours par rappeler la haine que lui vouent les médias « La meute est à mes trousses », « les journalistes veulent ma mort sociale ». Une prise de parole qui s’accompagne d’une véritable hostilité entre supporters et journalistes sur place.

Ce lundi 6 décembre, le parquet de Bobigny a pris la décision d’ouvrir une enquête sur ces violences. L’investigation portera à la fois sur les violences dont les militants antiracistes ont été victimes mais également sur l’agression d’Eric Zemmour en début de meeting.

Alors que du côté des Républicains, c’est Valérie Pécresse qui a été désignée par le congrès LR. Eric Zemmour a invité Eric Ciotti et tous « ses sympathisants » à le rejoindre pour mener à bien leurs projets communs.

 

 

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