Suisse : un « oui » retentissant pour le mariage pour tous

Suisse : un « oui » retentissant pour le mariage pour tous

Le peuple Suisse a dit « oui » au mariage homosexuel et à la PMA pour toutes lors d’un vote par référendum ce dimanche 26 septembre dernier : retour sur les conséquences et les complexités de cette décision hautement symbolique.

Des chiffres remarquables

C’est historique : les Suisses ont largement approuvé le projet de modification du code civil lors du référendum populaire organisé ce week-end par le gouvernement fédéral. Selon les données officielles, plus de 64,1% des votants auraient opté pour le « oui » pour un taux de participation de 52,6%, surpassant largement les résultats prévus par les sondages (55% de « oui » selon le sondage gfs.bern réalisé début septembre). Le score est d’autant plus considérable que la totalité des cantons suisses affiche une majorité positive, même les plus conservateurs, à l’instar des territoires sud-alpins et de Suisse centrale.

Le projet, avancée majeure pour les associations militantes et pour l’ensemble de la communauté LGBTQ+, prévoit donc l’autorisation du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels ainsi que l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes. Cette dernière mesure a par ailleurs suscité de virulentes critiques de la part de groupes conservateurs, tels que l’Union Démocratique du Centre (UDC), seul parti politique s’étant opposé à cette décision. La gestation pour autrui (GPA) et le don d’ovules, némésis affirmées de ces groupes « militants », restent cependant interdits, ne permettant pas aux couples d’hommes d’avoir recours à une mère porteuse.

Lutter contre la discrimination

Bien que l’homosexualité y ait été officiellement dépénalisée en 1942, le mariage pour toutes et tous restait un cap difficile à franchir pour le pays, dans lequel l’influence des traditions catholiques se fait encore ressentir. Malgré tout, la majorité des Églises suisses s’est révélée favorable au projet de loi, bien que les positions des différents diocèses catholiques soient encore fortement divisées.

La Suisse était jusqu’alors l’un des derniers pays d’Europe occidentale à ne pas autoriser le mariage homosexuel. Bien qu’il soit possible depuis 2007 pour les couples de s’unir par « partenariat enregistré », sorte d’union civile conférant de nombreux droits proches de ceux du mariage, ce dernier restait tout de même un objectif profondément symbolique à atteindre pour les activistes LGBTQ+. Même si les mentalités ont aujourd’hui considérablement évolué grâce à leurs actions, la discrimination ordinaire reste monnaie courante dans le pays et les associations militantes luttent toujours pour faire reconnaître les droits et les combats des personnes queers*.

*Une personne queer est une personne non-hétérosexuelle et/ou non-cisgenre (une personne cisgenre est quelqu’un dont le genre ressenti correspond au sexe attribué à la naissance). Le terme « queer » désigne donc l’ensemble des minorités de genre et d’orientations sexuelles.

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Romane Pelletier

Étudiante en information-communication et anglais. Intéressée par un peu tout, mais surtout par les autres. Future journaliste (on croise les doigts), j’aime la diversité et écrire sur les causes qui me touchent.