Mario, une Icône en trois jeux

Mario, une Icône en trois jeux

Avec plus d’une cinquantaine de jeux se déroulant dans son univers, il est désormais impossible de penser le jeu vidéo sans ce petit plombier moustachu à la salopette bleue et sa casquette rouge. Ayant apporté joie, mais aussi frustration à plusieurs générations de joueurs, il a marqué d’un grand M toute la pop culture et est aujourd’hui le personnage de jeux vidéo le plus apprécié du monde entier. À l’occasion de la sortie de la collection Super Mario 3D All Stars, revenons sur le parcours de la plus grande icône de son médium… Mario.

De sa création en 2D à tout un univers en 3D

Super Mario fut créé en 1981 d’un problème d’ayant droit. En effet, le jeune développeur Shigeru Miyamoto souhaitait créer un jeu basé sur l’univers de Popeye. Nous incarnions ce dernier devant secourir la belle Olive retenue prisonnière tout en haut d’un échafaudage par le grand méchant Brutus. Popeye devait alors grimper tout en évitant les tonneaux envoyés par ce dernier. Cependant, il y a Hic… Nintendo n’obtiendra pas les droits de Popeye et devra créer de tous nouveaux personnages. Ainsi sont créés Donkey Kong, Pauline et Jump Man qui deviendra Mario en 1985 avec le tout premier Super Mario Bros. Ce jeu sera la base aussi bien en termes de scénario que mécaniquement du reste de la série. Le scénario pouvant se résumer à « Mario, un plombier, doit sauver la princesse d’une créature anthropomorphique en parcourant plusieurs mondes pouvant avoir des thématiques différentes ». Le choix d’en faire un plombier n’est d’ailleurs pas anodin. Lors d’une interview accordée le 15 septembre dernier à CNN Business, son créateur s’explique sur la raison d’un tel choix : « Nous voulions qu’il soit quelqu’un qui pourrait vivre près de chez vous et non un super-héros ». S’ensuivra une pléthore d’excellents jeux (et de moins bons…) durant toute une décennie, mais Mario allait encore marquer l’histoire du média avec l’arrivée de la 3D…

Le pionnier de la 3D

Nous sommes en 1996. Nintendo s’apprête à sortir sa toute nouvelle console : la Nintendo 64 et avec cette dernière un jeu qui changera l’industrie du jeu vidéo à tout jamais. Mais tout d’abord, replongeons-nous plus profondément dans le contexte de cette époque. Sony vient d’arriver sur le marché des consoles avec la toute première Playstation et démocratise les jeux en trois dimensions. Cependant il y a ici aussi un Hic… En 1996, le contrôle du personnage incarné par le joueur est très souvent difficile dû aux manettes de l’époque comportant uniquement pour se diriger, une croix directionnelle ne permettant pas de doser la vitesse de notre personnage. Mais c’est là que notre cher Shigeru Miyamoto (encore lui…) arrive avec une idée pour la manette de leur nouvelle console : un Joystick ! Et avec lui une toute nouvelle possibilité de contrôler son personnage. Inclinez-le légèrement et votre personnage se mettra à marcher ou au contraire inclinez-le pleinement pour faire courir votre personnage. Et le premier personnage à profiter de ce stick, c’est notre cher Mario qui fait une entrée triomphante dans l’univers des jeux 3D avec Super Mario 64, et ça malgré le peu de ventes pour l’époque de la Nintendo 64. Ce jeu amènera de nouvelles règles de progression, car ici, pour sauver la princesse, il faut collecter des étoiles dans différents niveaux afin d’avancer dans l’histoire. Suite à cela, un grand nombre de développeurs vont adopter l’utilisation du Joystick qui est désormais indispensable sur une manette. Mario était une icône du jeu vidéo 2D, mais désormais il le serait aussi en 3D et il n’allait pas s’arrêter là.

Une traversée au soleil

Petit bond dans le temps, nous sommes en 2002 et Nintendo, environ un an après la sortie de la GameCube (vous dites « la Gamecube », ou « le Gamecube », faites ce que vous voulez…) prépare une nouvelle entrée dans la série des Super Mario, une préparation qui se retrouvera écourtée… En raison des ventes faibles de la console, la firme décide de sortir son nouveau jeu un peu plus tôt… Super Mario Sunshine sort donc avec un petit goût d’imparfait. L’implémentation de JET (une sorte de jet pack aquatique) causera nombre de déboires à l’équipe de développement et rendra le contrôle de Mario beaucoup plus lourd et moins agréable que l’on pourrait s’y attendre. Le jeu a aussi comme réputation d’être le jeu Mario le plus buggé (traversé de mur ou sol, saut infini…) de toute la licence encore en raison de sa sortie précipitée. Heureusement, l’équipe de développement a tout même réussi à nous offrir un jeu fantastique profitant à l’époque d’une qualité au niveau de l’animation de l’eau jamais vue, et d’une direction artistique très originale offrant des niveaux colorés et dépaysant, rappelant ainsi la saison estivale. Si bien qu’à chaque été, l’envie d’y rejouer peut nous titiller. Super Mario Sunshine reste aujourd’hui l’un des jeux les moins aimés des Mario 3D, mais il reste tout de même l’un des jeux les plus formidables de l’histoire du Jeu Vidéo. Malheureusement pour lui, ce qui lui causera le plus de tort est sûrement la réputation du prochain jeu de la série…

Un peu plus près des étoiles

Nous voilà désormais en 2007 soit un an après la sortie du plus grand carton de l’histoire de Nintendo en termes de ventes de consoles de salon : la Nintendo WII. Et cette fois-ci, aucune contrainte de temps ne sera donnée à l’équipe de développement du prochain Mario. Cette dernière va créer, en réutilisant le concept d’environnement sphérique (concept déjà prévu pour la GameCube), un tout nouvel univers et un nouvel environnement dans lequel notre cher Mario va se mouvoir: des niveaux sphériques et des petites planètes ayant chacune leur propre force de gravitation permettant à notre plombier de parfois se retrouver la tête en bas. Contrôler Mario n’a jamais été aussi agréable et les musiques orchestrales accompagnant ce dernier tout le long de l’aventure marquent encore toute une génération de joueurs. Chaque niveau du jeu est rempli d’idées graphiques et mécaniques permettant un renouvellement constant de l’expérience de jeu. À sa sortie, Super Mario Galaxy est acclamé par les critiques, il est aujourd’hui considéré par beaucoup comme le meilleur jeu de la licence Super Mario, mais aussi comme le meilleur jeu de tous les temps. C’est une expérience vidéoludique immanquable pour tout fan de jeu de plateforme. Suite à un tel jeu, les entrées dans la licence qui suivront auront parfois du mal à convaincre malgré leurs qualités indéniables.

Une icône trop attendue…?

Enfin nous voilà de retour en 2020, Mario fête cette année ses 35 ans et pour l’occasion, Nintendo a sorti, le 18 septembre dernier, sur sa toute dernière console en date la Nintendo Switch : Super Mario 3D All Stars ! Une compilation des trois jeux 3D vus plus haut ayant marqué l’esprit de millions de joueurs. Mais tout n’est pas rose dans l’univers du plombier… Cette compilation a été la cible de critiques notamment à cause du peu d’améliorations apportées aux jeux par cette dernière… On ne joue pas à un jeu de 1996 comme à un jeu de 2020. Tel que vu précédemment, tous ces jeux ont marqué leur époque, mais les revoir remis au goût du jour était le rêve des joueurs. D’autant plus que d’autres grandes mascottes ont eu droit à ce traitement avec par exemple Crash Bandicoot N. Sane Trilogy (contenant les trois premiers jeux de la licence Crash Bandicoot ayant commencé en 1996, revus avec des éléments de notre époque) et Spyro Reignited Trilogy (contenant les trois premiers jeux de la licence Spyro the Dragon ayant commencé en 1998 revus aussi avec des éléments de notre époque). Ces deux jeux avaient comme prix de vente conseillé à la sortie 40 €, là où Nintendo élève celui de leurs jeux à 60 €. Il faut comprendre que la ressortie de vieux jeux permet à une entreprise de capitaliser sur la nostalgie de ses clients. Le problème est ici que nous embellissons nos souvenirs et ressortir ces jeux sans prendre en compte l’amélioration technique de ces dernières années peut gâcher l’expérience de jeu, et rendre difficile d’accès le plaisir de jouer aux plus jeunes générations découvrant ces œuvres. Mais ce n’est pas le plus gros point noir de cette compilation. L’absence de Super Mario Galaxy 2 (suite directe de Super Mario Galaxy reprenant son concept en ajoutant de nouveaux éléments) est ici un déchirement pour ses fans. Ce jeu considéré comme meilleur que son prédécesseur n’est pas présent dans la collection pour la plus grande tristesse de ses fans.

Au travers de cette compilation, il faut bien comprendre l’impact de Mario sur l’univers du jeu vidéo. Mais pas que! Certes, il est facile de voir en quoi la création de chacune de ces œuvres démontre le savoir-faire de Nintendo pour nous faire rêver et nous amuser et pourquoi aujourd’hui, il s’agit d’une des compagnies de divertissement les plus appréciées dans le monde. Néanmoins, le traitement de cette collection inquiète les fans quant à la qualité des futures productions de la firme.

 

Raphaël Penault

 

Crédit photos: Nintendo

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