La « fast fashion » ou l’art d’acheter plus pour porter moins !

L’industrie du textile, bien que très utile pour se sentir beau et à la mode, est à l’origine d’un tas de dégâts, à la fois humains et environnementaux. Dans une ère où il est nécessaire de revoir nos protocoles et de prendre les bonnes décisions pour notre chère planète, cette industrie ne semble pas s’inquiéter des effets de sa production excessive.

Entre la rue Sainte-Catherine qui nous fait les yeux doux avec ses milles et une boutiques de vêtements, les soldes qui ont lieu deux fois par an, le « Black Friday », le « Cyber Monday », et j’en passe, l’économie de l’industrie de la mode est aux anges. Un peu trop, d’ailleurs. En effet, si vous ne le saviez pas encore, nous autres Européens, sommes les plus gros consommateurs de textile au monde. Tenez-vous bien, ce sont plus de six millions de tonnes de vêtements qui sont utilisés chaque année pour nous habiller… Deux choses sont sûres : la première, on aime renouveler notre garde-robe ( trop ) régulièrement. La deuxième, la planète en souffre. Après celui du pétrole, le secteur du textile est le plus polluant au monde.

Pourquoi ?

Tout d’abord, parce que l’ensemble des activités qui permettent la création de vêtements rejettent en tout 1,2 milliards de tonnes de CO2. Parmi elles, les nombreux cargos qui traversent l’océan Pacifique chaque jour et qui consomment l’équivalent de 50 millions de voitures. Vient ensuite l’utilisation de ressources non renouvelables, notamment du pétrole, servant à fabriquer de la fibre synthétique ( du polyester, par exemple, qui est souvent la matière principale d’un habit, et qui met, au passage, 100 longues années à se décomposer ). Quant à la culture du  coton, bien évidement, de nombreux pesticides sont utilisés et entraînent la pollution de 70% des rivières chinoises, rendant une eau non potable et pleine de maladies qu’attrapent par milliers le peuple chinois. Enfin, sachez qu’en moyenne, nous jetons 12 kilos de vêtements par an, soit 12 kilos qui finissent dans une décharge ou incinérés car 73% des matières premières ne sont pas recyclables. Tant de chiffres hallucinants auxquels nous ne pensons pas lorsque nous sortons notre porte monnaie pour aller chez Zara ou H&M.

Ce sont d’ailleurs ces grandes enseignes, spécialistes de la « fast fashion », qui posent un véritable problème de par leur production de masse. Généralement, il se passe moins d’un mois entre le moment où un vêtement est dessiné et le moment où il se retrouve en boutique, c’est vous dire à quel point le processus de production est rapide. Avec ses 3,37 milliards d’euros de chiffre d’affaire en 2017 et ses 7448 boutiques implantées dans 96 pays, on peut imaginer la quantité de CO2 rejetée rien que pour la production du textile chez Zara !

En plus de l’impact environnemental, le plan humain est aussi gravement et injustement touché. En 2015, environ 23,6 millions de personnes étaient employées, ou plutôt exploitées, pour produire du textile. La plupart, dans les pays asiatiques, où les coûts sont bien moins élevés, et où les travailleurs sont rémunérés une misère et travaillent dans des conditions déplorables. Parmi eux, des enfants, beaucoup d’enfants, manipulant sans protections des produits très dangereux et nocifs pour leur santé, qui n’ont pas le droit à des congés, et sont expulsés si par malheur ils tombent malades.

On comprend d’avantage pourquoi il vaudrait mieux aller s’habiller dans des fripes. En plus d’être écolo, c’est vintage, et le vintage, on adore. Et si tu n’as pas la chance d’avoir des fripes sympas près de chez toi, il y a des sites et des applications sur lesquels tu peux acheter et même vendre des vêtements et tout un tas de produits d’occasion, à des prix nettement plus bas. Je t’en donne un que tu connais sûrement déjà : Vinted. Sinon, tu peux opter pour des vêtements made-in-France ou fabriqués à partir de coton biologique, et tu pourras t’endormir l’esprit tranquille de ne pas avoir participé à cette industrie destructrice !

Lucy Warnock

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