Carnet de bord : l’année 2020 des Bleu.e.s

2020 nous a habitués aux stades vides, aux matches et compétitions à huit clos

2020, voici mon carnet de bord. Des notes sur ce que tu nous a réservé de beau, et de moins beau. De bonnes nouvelles, bien sûr, mais certaines plus tristes, et d’autres bien plus frustrantes. 

 

Janvier – Earvin est au sol, presque étouffé par tous ses coéquipiers rentrés sur le terrain a peine la finale du TQO (Tournoi de Qualification Olympique) terminée. Il a marqué le dernier point qui a offert la victoire aux volleyeurs français, synonyme de qualification aux JO. 

Février – Elles aussi iront au Japon. Marine, Sandrine, Olivia et leurs coéquipières décrochent leur billet pour Tokyo. Après Londres et Rio, les basketteuses françaises disputeront une troisième olympiade consécutive.

Teddy n’avait plus été battu depuis 2010. C’est la fin d’une incroyable série de 154 combats sans défaites. Personne n’est imbattable, et ça, le judoka français nous l’avait presque fait oublier. 

Mars – Avant même le dernier match du Tournoi de France, les Bleues étaient assurées de le remporter. Nous ne le savons pas encore, mais lors de ce match face aux Pays-Bas, Ouleymata marquera le dernier but de l’Equipe de France de football avant de longs mois. Le match s’est joué sans public, et dans moins d’une semaine, la France sera confinée.

Ce mois-ci, on a aussi vu Martin faire son « dernier tour de piste ». Heureusement, il nous a prévenu la veille, et on a pu apprécier la course en sachant que ce serait la dernière. Il termine sa carrière de biathlète par une victoire à Kontiolahti, 10 ans après son premier succès en coupe du monde. Le tout accompagné de deux compatriotes, Emilien et Quentin, sur le podium. La boucle est bouclée. 

Avril – Léonie et Cassandre sont confinées ensemble. Avec une ligne de 25m dans le jardin pour nager, de quoi s’entrainer à vélo sans avoir à sortir et une attestation pour aller courir, les deux triathlètes de l’Equipe de France s’adaptent. Nous savons désormais que les JO n’auront lieu qu’en 2021. 

Mai – Renaud a beau avoir été, entre autre, champion olympique et recordman du monde, il est confiné chez lui, comme tout le monde. Heureusement, il a un sautoir de perche dans son jardin. Pratique. Comme ça, il peut affronter deux des meilleurs perchistes du monde par écrans interposés. Les spectateurs étaient nombreux à les suivre depuis chez eux. Nous sommes en manque de compétitions et de spectacle, semble-t-il. 

JuinJuillet – Il aurait pu s’en passer, des choses. Entre l’Euro de Football ou les Jeux Olympiques, par exemple. Ce n’est que partie remise. Un crève-cœur pour certains, une aubaine pour d’autres, blessés ou à la préparation trop perturbée. 

Août – Sarah a remporté, avec ses coéquipières de l’Olympique Lyonnais, une nouvelle Ligue des Champions. Pour les lyonnaises, c’est la septième, et la cinquième d’affilé. Sarah était déjà là lors de la première victoire de l’OL dans cette compétition, neuf ans plus tôt. L’armoire à trophées s’est bien remplie depuis.

Septembre – Vincent est champion du monde de triathlon. Si le format était particulier cette année, il a tout de même ajouté un deuxième titre mondial individuel à son palmarès. Attention, Vincent, on commence à s’habituer. 

Julian aussi est champion du monde. Il s’est échappé dans la dernière ascension, et a fini la course en solitaire. Il est le neuvième cycliste français à remporter le titre mondial sur route, 23 ans après son prédécesseur. Il est beau, quand même, ce maillot arc-en-ciel de champion du monde. Spécificité cette année, il y a un masque assorti. 

Octobre – Pauline est sacrée championne d’Europe. Une semaine avant, elle parvenait à conserver son titre de championne du monde de VTT. Et pourtant, ça n’était pas gagné d’avance : depuis janvier 2019, elle a subi deux opérations d’une endofibrose iliaque, qui l’ont forcé à l’arrêt. Mais Pauline revient, et gagne à nouveau. 

Il aura fallu 10 secondes à Valérie pour ouvrir le score face à la Macédoine du Nord, en match de qualification à l’Euro de football. C’est le but le plus rapide de l’histoire des Bleues. Allumez la télé une minute après le coup d’envoi, et c’est déjà trop tard, vous avez raté le premier but ! J’en sais quelque-chose, ça m’est arrivé. 

Novembre – Mélanie n’ira pas aux championnats d’Europe chercher un nouveau titre continental. Aucun gymnaste français ne s’y rendra, d’ailleurs. Les tensions entre la France et le pays hôte, associées à la pandémie de coronavirus, ont eu raison du déplacement. 

Antoine, lui, vient d’être élu meilleur joueur du Tournoi des Six Nations. C’est la première fois qu’un français obtient cette distinction. Une chose est sûre, il a impressionné. Le verdict est sans appel, et il a récolté 46% des voix à lui tout seul.

Clarisse a remporté son cinquième titre européen. La judoka était pressée, la finale n’a même pas duré 30 secondes. Elle rangera peut être sa médaille d’or européenne à côté des quatre autres. Si elle trouve de la place au milieu de ses quatre médailles d’or mondiales. Attention à ne pas les mélanger tout de même. Ça en fait beaucoup, des médailles d’or. 

Décembre – Jessy vient d’être désignée joueuse de la décennie par Word Rugby. Elle a reçu son trophée devant ses coéquipières de l’Equipe de France. Une récompense individuelle qu’elle a dédié au collectif. 

Ce mois-ci, Stéphanie est devenu la première femme à arbitrer un match de Ligue des Champions masculine. D’autres s’en inspireront, c’est certain. 

De leur côté, Siraba et ses coéquipières ont su se relever après leur élimination prématurée lors des derniers championnats du monde de handball. Alors c’est vrai, elles n’ont pas conservé leur titre de championnes d’Europe. Mais elles ont montré, en atteignant la finale, qu’il faudra compter sur elles aux prochains JO. Affaire à suivre, donc. 

 

Voilà pour toi, 2020. Une liste non-exhaustive, évidement. Mais pour finir, parlons de l’année à venir. Nous aimerions bien voir le XV de France remporter le Tournoi des Six Nations, les Bleus de Didier Deschamps vainqueurs à l’Euro et entendre au maximum la Marseillaise retentir à Tokyo cet été. Ce ne sont que des exemples, bien sûr. Que 2021 ne se prive pas, si elle va dans ce sens. Puis, lorsqu’on tirera le bilan de l’année, on aimerait pouvoir dire que les stades étaient remplis de nouveau, que les reports, annulations des matches et compétitions ont cessés. Que les enfants, les adultes, les professionnels et les amateurs, bref, ceux qui en ont envie, ont pu reprendre les activités sportives à leur guise. Ensemble, si ils veulent, ou seuls, si ils préfèrent. Ça semble bien mal embarqué, mais espérons. 

Passe-lui le mot. Merci.  

 

Mathilde Soulon

 

Crédit Photo : Simon MORCEL/FFF – France-Autriche, Guingamp, 27 novembre 2020

Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *