Les Bleues face à l’Angleterre et les Etats-Unis : retour sur deux matchs tests

Après leur qualification pour l’Euro 2022 et une double confrontation face à la Suisse, Corinne Diacre et ses joueuses rencontraient l’Angleterre vendredi, puis les États-Unis mardi dernier. Les bleues affrontaient donc deux sélections du haut de classement mondial : les demi-finalistes de la dernière coupe du monde, puis les championnes du monde en titre. Si elles se sont montrées solides face aux anglaises, les joueuses de l’Equipe de France ont été largement dominées par les américaines. Retour sur les temps forts du rassemblement. 

 

Deux rencontres face à des sélections du dernier carré de la coupe du monde 2019, et contre des joueuses en préparation pour les Jeux Olympiques, c’est ce qui attendait les bleues pour ce deuxième rassemblement de l’année 2021. A la différence des françaises, qui devront attendre l’Euro en 2022, américaines et anglaises sont toutes concernées par les prochains JO au Japon. Vendredi à Caen, les bleues se sont imposées 3-1 face à l’Angleterre, avec des buts de Sandy Baltimore, Viviane Asseyi et Marie-Antoinette Katoto. Elles ont en revanche souffert mardi contre les championnes du monde américaines, qui ont pu compter sur Megan Rapinoe et Alex Morgan pour inscrire les deux buts de la rencontre (0-2).

 

La liste : des absences de poids, mais aussi des retours

Avant de rencontrer les anglaises, les joueuses de Corinne Diacre n’avaient plus été battues depuis 15 rencontres. Confrontée à de nombreuses absences, la sélectionneuse avait un groupe rajeuni et moins expérimenté qu’à l’accoutumée pour affronter les demi-finalistes du dernier mondial, puis les championnes du monde en titre. En effet, l’Equipe de France était privée de la quasi-totalité de ses cadres lyonnaises : en raison des cas de Covid dans l’effectif de l’OL féminin, seule Eugénie Le Sommer a pu se rendre à Clairefontaine. A cela s’ajoutait d’autres absences, comme celle de la milieu de terrain bordelaise Charlotte Bilbault, sur blessure. Le secteur offensif bénéficiait cependant d’importants retours : Marie-Antoinette Katoto, blessée lors du dernier rassemblement, et Viviane Asseyi, opérée à la cheville fin 2020, étaient de retour en bleue. Valérie Gauvin, qui n’avait pu rejoindre l’Equipe de France depuis l’Angleterre en février dernier, en raison des conditions sanitaires, a pu cette fois-ci se rendre à Clairefontaine. 

 

France – Angleterre : la complicité parisienne et l’assurance de Peyraud-Magnin

Contre l’Angleterre, deux des trois buts français ont été inscrits par une attaquante du PSG…sur une passe décisive d’une autre parisienne. Sandy Baltimore, qui a fait mal à la défense anglaise, a ouvert le score pour les bleues, peu après la demi-heure de jeu. Elle a été bien servie par Kadidiatou Diani, elle-même lancée par Marie-Antoinette Katoto, ses deux coéquipières en club. C’est le deuxième but en bleue pour la parisienne de 21 ans, alors que ses frappes avaient déjà frôlé le but plus tôt dans la rencontre (6e, 30e). En fin de match, Diani a été une nouvelle fois décisive, en centrant pour Katoto qui a pu inscrire le but du break (3-1) à moins de dix minutes de la fin. Entre temps, l’attaquante du Bayern-Munich Viviane Asseyi avait transformé un pénalty pour le deuxième but tricolore, après une faute sur Elisa De Almeida dans la surface anglaise. 

Autre fait marquant de la rencontre face à l’Angleterre, l’assurance de Pauline Peyraud-Magnin dans les buts. Jamais trop inquiétée lors des six matchs de qualification à l’Euro, où elle n’a encaissé aucun but, la gardienne de l’Atlético de Madrid a fait plusieurs arrêts décisifs. Elle n’a finalement fléchis qu’à la 79e minute, pour le premier but anglais. La capitaine Marion Torrent avait concédé le pénalty, transformé par Kirby pour relancer l’Angleterre (2-1). Les bleues n’avaient plus encaissé de but depuis plus d’un an, contre les Pays-Bas lors du Tournoi de France 2020. 

 

France – Etats-Unis : les françaises sans solutions

La dernière fois qu’elles avaient été opposées, françaises et américaines s’étaient quittées sur un score de 2-1 en faveur des États-Unis. C’était en juin 2019 à Paris, lorsque Megan Rapinoe avait coupé court à l’aventure des bleues en Coupe du Monde, en quart de finale. Le temps a passé depuis, mais mardi, au Havre, le onze de départ américain était quasiment le même qu’il y a deux ans. Cette fois encore, les américaines n’ont pas trainé pour ouvrir le score. Megan Rapinoe a inscrit le premier but, sur pénalty, dès la cinquième minute de jeu, avant qu’Alex Morgan ne double la mise (19e). Dominées toute la rencontre, les joueuses de Corinne Diacre ont eu du mal à mettre le pied sur le ballon. Elles ne sont pas parvenues à inquiéter les championnes du monde en titre, si ce n’est sur la tête de Katoto (22e),  Alex Morgan a inscrit le second but pour les Etat-Unis.qui a sollicité l’intervention de la gardienne adverse, ou sur quelques débordements de Baltimore en seconde période. En difficulté pour conserver le ballon, les bleues se sont montrées trop inoffensives. Les entrantes, trois à la pause puis deux en cours de seconde période, n’ont pas réussi à faire de réelle différence, tant l’écart entre les deux sélections semblait grand. Si les américaines ont trouvé par deux fois le chemin des filets, l’addition aurait pu être plus lourde sans les parades de la gardienne française Pauline Peyraud-Magnin. Les coéquipières de Megan Rapinoe ont donc mis fin à la série de 16 matchs sans défaites de l’Equipe de France. 

 

Malgré la défaite contre les États-Unis, ces deux rencontres ont permis aux bleues de se jauger après une qualification à l’Euro acquise sur des scores parfois très confortables, et deux victoires contre la Suisse (2-0) en amical. Si la marche était trop haute cette fois-ci face aux américaines, ce serait une erreur d’en oublier le succès contre l’Angleterre quelques jours auparavant. Cette semaine en bleue aura permis de mesurer le chemin qui reste à parcourir jusqu’à l’été 2022, où l’Equipe de France féminine disputera son prochain grand championnat.  

 

 

Mathilde Soulon

Crédits photos : Antonio MESA / FFF  –  Guillaume BIGOT / FFF

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